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Pep’s, réparateur de parapluies

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Nombreux sont les piétons qui passent devant sans en remarquer l’entrée et pourtant : le passage de l’Ancre est l’un des plus et charmants du quartier de Sainte-Avoye et de Paris. C’est aussi le plus vieux : on estime sa création aux débuts des années 1500 !

Au milieu de la végétation, on entr’aperçoit une enseigne colorée, celle de chez Pep’s. Ici, Thierry Millet exerce une activité unique en Europe : réparateur de parapluies.

Près de 10 000 pépins passent entre ses mains expertes chaque année : la quantité varie en fonction de la météo… “Je suis le seul parisien qui se plaint quand il fait beau”, plaisante l’artisan.

Il y a quinze ans, cet ancien cadre dirigeant se retrouve au chômage et peine à retrouver du travail. Jusqu’au jour où une amie lui parle d’une affaire à vendre : “Je te vois dedans”, lui dit-elle. C’était Pep’s. Thierry, ancien élève de l’école Boulle, renoue alors avec ses premières amours : il rachète la boutique et se forme sur le tas.

Si les débuts sont éprouvants – il arrive par le premier métro, ne repart jamais avant 23h -, aujourd’hui, l’affaire tourne bien. Thierry Millet s’est servi de ses compétences en communication pour faire connaître son activité. Sur son ordinateur, quelques DVD témoignent de ses nombreux passages sur les chaînes de télévision du monde entier.

Derrière cette passion se cache également un engagement écologique : 12 à 15 millions de parapluies sont importés en France chaque année. Des accessoires “jetables”, vendus à bas prix, qui ne se recyclent pas.

Un argument de plus, s’il en faut, pour se laisser tenter par un parapluie que vous garderez toute votre vie. Pourquoi pas l’un de ceux créés par Thierry ? Hé oui, aujourd’hui, il ne se contente plus de les réparer, il en fabrique aussi !

Pep’s en quelques chiffres

8 000 à 10 000 parapluies réparés chaque année.

Une boutique créée il y a 47 ans.

Près de 200 ans : c’est l’âge du plus vieux parapluie restauré par Pep’s.

Quelle est la partie de votre métier que vous préférez ?

La restauration, c’est là où je m’amuse le plus, intellectuellement. On refait les cires, les vernis, les baleines, la toile… c’est un vrai travail de reconstruction.

Et puis, il y a les rencontres. Les gens nous confient un petit bout de leur histoire, et ils me disent “merci”, “surtout n’arrêtez pas” : ce n’est pas innocent. Certains sont des gens très simples, d’autres sont des acteurs, des réalisateurs, ou des têtes couronnées.

Vous pouvez nous parler de vos clients les plus célèbres ?

Je me souviens de Maurice Druon, célèbre académicien et ancien ministre. Il a passé l’après-midi à discuter avec moi, à l’étage, pendant que je réparais son parapluie. Il me parlait du passage de l’Ancre, de sa vie de ministre… C’est un peu fou quand même.

Sinon, un jour, une dame est venue avec son fils – il a attendu dehors, la boutique n’est pas très grande. Il est revenu quinze jours après, il m’a dit qu’il venait chercher “le parapluie de son altesse”. En réalité, ce n’était pas son fils, c’était son garde du corps ! Je ne m’étais rendu compte de rien.

 

Quelles sont vos adresses fétiches dans le quartier et plus largement à Paris ?

Il y en a une, mais je ne peux pas vous la donner… Ce sont les meilleurs bobuns de Paris. Il y a déjà 50 personnes qui font la queue chaque midi devant le restaurant, si je vous donne l’adresse, ça sera pire et je ne pourrai plus jamais y manger ! Allez plutôt chez Trois fois plus de piment, c’est le deuxième meilleur restaurant asiatique du quartier.

Côté artisans, il y a l’Atelier Beaumarchais, à la sortie du passage, une sellerie-maroquinerie qui fait de l’excellent travail. Et Ivan Lulli, l’ébéniste du passage du Bourg l’Abbé : comme moi, il fait partie des curiosités du quartier.

Merci à Thierry Millet pour cet entretien.

Pour plus d’informations et voir comment accéder chez Pep’s, ce bouton est là pour ça :

 

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