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Charly, l’artisan-poissonnier

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C’est peut-être le poissonnier le plus connu du quartier Saint-Ambroise et de Paris, mais c’est aussi, sans aucun doute, le plus atypique ! Dans la boutique de Charly, on trouve du poisson mais également des œuvres d’art, pas mal de trophées et, surtout, un professionnel passionné et un homme engagé.

Charly est un personnage, une rencontre qu’on n’oublie pas. Né à Oran dans les années 60, rapatrié à Marseille quelques années plus tard, il commence sa carrière à 13 ans pour marcher dans les pas de sa grand-mère : “La femme de ma vie. En Algérie, elle vendait le poisson que pêchait mon grand-père”.

Il arrive à Paris aux débuts des années 1990, une ville dont il tombe rapidement amoureux : “Tout est beau à Paris, les rues, les senteurs, les gens. La richesse de Paris, c’est sa diversité”.

C’est en 2003 que la poissonnerie se transforme en galerie d’art : Charly propose à des artistes du quartier d’exposer chez lui gratuitement. Au-dessus des étals apparaissent alors photos et peintures… Le succès est au rendez-vous, les vernissages mensuels attirent les foules, et des artistes de tous horizons le contactent désormais : peintres et photographes venus de France, du Brésil ou des États-Unis, voisins, enfants ou encore malvoyants, ici, tout le monde a sa place.

Autre particularité de Charly, son engagement écologique. Il se spécialise dans le bio et fait très attention à la provenance de chacun des poissons qu’il vend. “Je déteste la pêche industrielle qui abime les fonds marins. Il faut penser à la jeunesse, à leur futur. J’ai toujours favorisé les petits bateaux. Je refuse de vendre les espèces qui se raréfient et, au contraire, j’ai remis au goût du jour des poissons qu’on mangeait dans les années 70 : le mulet, le hareng, la roussette… Il faut juste expliquer au client comment les cuisiner”.

Une personnalité et un engagement qui séduisent : Pierre Sang, Obermamma ou Le Perchoir font partie des fidèles. Et les marques de reconnaissance pleuvent : médaille de la ville de Paris – une grande fierté pour ce Marseillais -, et le diplôme de meilleur poissonnier de Paris en 2008, remis par le Gault & Millau.

Mais Charly ne s’arrête pas là : parrain du Carillon, une association qui vient en aide aux sans abri ; membre actif du conseil de quartier du 11ème ; fêtard invétéré… Quand on lui demande d’où lui vient toute cette énergie, la réponse fuse : “J’ai appris sur le tas : je ne sais ni lire, ni écrire… mais je sais donner ! La France m’a ouvert les bras, je ne peux que lui rendre tout ce qu’elle m’a apporté.”

Trois questions à Charly
A quoi ressemble vos journées ?

Je pars à Rungis à 2 heures du matin, je fais mes achats en faisant toujours très attention à la provenance. Saumon d’Ecosse, coquille Saint Jacques de Normandie, calamars de Bretagne… Je rentre vers 5 heures du matin, je décharge, je me repose un peu puis j’ouvre de 9h à 20h, avec une pause à l’heure du déjeuner.

Quelle est la chose la plus étrange qu’un client vous ait demandé ?

Pour la Saint-Valentin, j’ai eu une commande assez spéciale, je ne sais pas si je peux vous le dire… Un client voulait un plateau de fruits de mer en forme de pénis. Je lui ai dit que c’était trop compliqué pour moi ! Il voulait reconquérir sa femme, c’était une idée bizarre…

Pour conclure, quelles sont vos adresses préférées à Paris ?

Chez toi ou chez moi, au square Gardette : c’est tenu par un couple de filles, j’adore leur énergie, ça me fait penser à moi qui suis un peu speed. Il y a le Bataclan aussi, ce sont des clients et j’adore les soirées Follivores !

Un grand merci à Charly pour sa gentillesse et son énergie contagieuse.
Pour plus d’informations et voir comment accéder chez Charly, ce bouton est là pour ça :

 

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