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À la découverte d’une des plus vieilles salles de cinéma à Paris

Insolite| Vues : 2479

« La salle des chefs d’œuvre, le chef d’œuvre des salles », c’est ainsi que Jean Cocteau décrivait le Studio 28, LE cinéma du quartier Montmartre. Une salle mythique née en 1928 et reprise par la famille Roulleau en 1948. Les grands-parents, les parents puis aujourd’hui Alain, qui nous a reçus pour nous parler de cet endroit hors du commun.

Dans ce qui fut une grange puis un théâtre de 1925 à 1928, on retrouve le charme du cinéma d’autrefois : de grands fauteuils confortables, un rideau rouge qui s’ouvre quand le film commence, et des lustres majestueux dessinés par Jean Cocteau, client du cinéma à l’époque. Il les a imaginés comme “des lutins qui sortent des murs pour éclairer l’écran”.

Mais cet attachement à l’histoire ne se fait certainement pas au détriment de la qualité : Alain Roulleau y tient particulièrement et a fait de la technologie et du confort une priorité. La salle a d’ailleurs été la première à Paris à projeter ses films en 4K.

Déjà, en 1956, la famille Roulleau était à l’avant-garde en diffusant Magirama, d’Abel Gance, en polyvision : trois appareils de projection avec trois écrans juxtaposés. Pendant un an, à la fin de chaque séance, le public se levait et chantait la Marseillaise.

Puis, lorsque arrivèrent les grands complexes, il a fallu rivaliser d’ingéniosité pour survivre : Studio 28 a créé la première carte de fidélité du cinéma, puis a lancé la multiprogrammation, avec la diffusion de plusieurs films différents dans la semaine. Une révolution pour l’époque !

Aujourd’hui, le Studio 28 est une salle de proximité, “la salle du village de Montmartre”. Mais Alain Roulleau ne se repose pas sur ses lauriers et continue à animer avec ferveur son cinéma : soirées Lost in Frenchlation (des films français sous-titrés en anglais pour les touristes ou les expatriés), ciné-club en partenariat avec la librairie des Abbesses, expositions d’artistes dans l’entrée, création d’un bar dans le jardinet du cinéma…

Son maître-mot : la qualité. De l’accueil, de la projection, de la programmation. Une philosophie qui plaît aux fidèles et à quelques géants du cinéma français. Ne vous étonnez donc pas si, dans le siège à côté du vôtre, se trouve Claude Lellouch, Jean-Pierre Jeunet ou Sandrine Bonnaire. Eux-aussi sont tombés sous le charme du Studio 28…

Studio 28 en quelques chiffres

Une salle de 172 places

4 séances par jour : 15h, 17h, 19h et 21h

Un cinéma ouvert en 1928

Trois questions à Alain Roulleau, propriétaire du Studio 28
Votre cinéma nous dit quelque chose : on l’a déjà vu quelque part ?

Jean-Pierre Jeunet a tourné Amélie Poulain à Montmartre, vous le savez, et la seule fois où elle va au cinéma, c’est ici, au Studio 28 ! Dans cette scène, elle disait “J’aime bien me retourner dans le noir et contempler le visage des autres spectateurs” (revoir la scène).

On dit de Montmartre que c’est un village : c’est une légende ?

Ce quartier est formidable, ce n’est pas une légende. Je suis né ici : ma mère a placé son dernier client à 9h30 et je suis né avenue Junot. Je ne pourrais pas vivre ailleurs, tout le monde se dit bonjour, on s’appelle par nos prénoms… Ici au cinéma, je connais au moins 70% des clients. Certains viennent après le travail, ils sont passés faire les courses, on garde leurs yaourts ou leurs salades au frigo.

Quelles sont vos adresses favorites dans le quartier ?

La Mascotte, tenue par mon ami Thierry Campion : ses fruits de mer sont délicieux, c’est une très bonne adresse. Chez Jeanne B., il faut goûter au croc’homard, c’est sa spécialité.

Côté boucherie, je vais chez Jacky Gaudin, à côté de la Mascotte : il a de la viande excellente, on sait d’où elle vient. Et il y a Alexine qui fait du bon pain et qui est un artisan boulanger, un vrai.

Merci à Alain Roulleau pour son accueil !

Pour plus d’informations et voir comment accéder chez Studio 28, ce bouton est là pour ça :

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