Souvenez-vous, dans son interview, l’équipe de chez Amami nous parlait d’un cordonnier spécialisé dans les chaussures de clown dans le quartier Saint-Ambroise ! Intrigués, nous avons décidé d’aller voir par nous-même de quoi il retournait…
C’est Marion Ahumada qui nous accueille : Jorge, son cordonnier de papa, a quelques paires de chaussures du Lido – un fidèle client – à réparer en urgence.
Elle nous parle avec passion et fierté de la cordonnerie dans laquelle elle a grandi, tandis que de la musique chilienne couvre à peine le bruit de la fraiseuse et du martèlement du cuir.
L’histoire démarre en 1990. Jorge décide de quitter le métier de marin et pose ses valises dans cette cordonnerie de la rue Amelot. Il se pare d’une belle vitrine en bois, à l’ancienne et écrite en trois langues : le français, sa terre d’accueil, l’anglais pour les touristes de passage, et l’espagnol, sa langue maternelle.
Il apprend le métier sur le tas, aux côtés de son épouse. La passion du cirque arrive un peu plus tard lorsque, lors d’un voyage dans son pays d’origine, le Chili, il fait la connaissance d’un retraité du cirque, reconverti dans la fabrication de chaussures… de clown.
Jorge lui en commande une dizaine de paires qu’il met en vente dans sa boutique, sans trop savoir si elles rencontreront leur public. Mais le succès est au rendez-vous et la collaboration se poursuit depuis sans relâche : aujourd’hui, des clowns de toute la France, des écoles du cirque ou des grands-parents à la recherche d’un cadeau original pour leurs petits-enfants viennent lui acheter ses chaussures colorées !
Et pour les amateurs de chaussures plus “classiques”, n’ayez crainte, la cordonnerie Amelot effectue aussi des réparations standards. C’est le moment de ressortir vos souliers préférés du placard et de leur donner une nouvelle jeunesse !
Jorge peut aujourd’hui se vanter d’avoir chaussé quelques acteurs célèbres du quartier, d’avoir vu ses chaussures de clown en photo dans un numéro de Vogue, et de réparer depuis plusieurs mois, tous les souliers des danseuses du Lido. Une belle réussite pour ce travailleur acharné et attachant !
La cordonnerie Amelot en quelques chiffres
1990 : année d’ouverture de la cordonnerie
De 60€ à 140€ : c’est le prix d’une paire de chaussures de clown
Impossible à déterminer : le nombre de figurines et de chaussures de clown présentes dans la vitrine 😉
Trois questions à Marion Ahumada, de la cordonnerie Amelot
Vous êtes née ici, dans le 11ème arrondissement de Paris : vous pouvez nous parler de votre quartier ?
J’adore le 11ème, j’ai grandi ici, j’y ai plein de souvenirs. C’est un quartier très populaire, où toutes les catégories sociales, toutes les origines, toutes les religions se mélangent. On peut aussi bien croiser une star qu’une mamie qui vit ici depuis toujours…
Le quartier a beaucoup changé depuis ma naissance, il est très prisé des trentenaires qui travaillent dans la pub ou dans la mode. Du coup il y a plein de bars et de boutiques qui ouvrent, ça change et ça bouge tout le temps. Et puis on est à côté du Marais, de Bastille, de République… c’est le quartier idéal !
Quelles sont vos adresses préférées à Paris ?
Comme on est latino-américains, on apprécie les endroits où on retrouve la musique et la nourriture qu’on aime. Il y a par exemple un bar que j’aime beaucoup, El Urbano. Il y a de bons mojitos et une spécialité de chez nous, les empanadas. Ce sont des chaussons fourrés à la viande, avec des oignons, des olives. Il y a toujours une bonne ambiance, c’est convivial, j’y vais très souvent.
Sinon, il y a le Moai Bleu, rue Ménilmontant: c’est un resto chilien très sympa !
Quelle est la demande la plus fantasque qu’on vous ait faite ?
Quand j’étais petite, une libraire du quartier avait demandé à ma mère de fabriquer des chaussons en cuir… pour son chien ! C’était un gros berger allemand, qui se promenait donc avec quatre petits chaussons aux pieds (rires).
Merci à Marion et Jorge Ahumada pour leur accueil.
Pour plus d’informations et voir comment accéder chez la cordonnerie Amelot, ce bouton est là pour ça :